En ces temps de pétole, il est bon de se remémorer quelques souvenirs perso. Pas seulement des bonnes ou moyennes sessions de cet hiver, non, mais aussi des bons trips loin d'ici et des rencontres effectuées pendant ces années.
Et c'est durant mon séjour à Maui (oct. 2001-oct. 2002) que j'ai pu rencontrer un homme dont je n'avais pas, à l'époque, mesuré la renommée.
Ilima Kalama est issu d'une grande famille d'Hawaiiens dont le père a "exporté" le canoë "outrigger" des îles Hawaii jusqu'aux USA. Son fils n'est autre que le renommé waterman Dave Kalama, champion de windsurf dans les années 90, que j'aurais aussi la chance de rencontrer par la suite. Ilima est réputé pour être un excellent rameur sur ces canoës, mais il a longtemps été un surfer, un "big wave rider", avant d'être sacré Champion du Monde de surf en 1962.
Cependant, tout cela, je ne l'ai su qu'après l'avoir rencontré pour une interview concernant l'intégration des minorités aux USA. Cela a été pour moi l'une de mes plus belles rencontres à Maui. Rien que de relire le texte écrit dans mon journal de bord de l'époque me remémore ces très bons instants... Voici l'extrait que j'ai envie de vous faire partager :
Ilima Kalama est issu d'une grande famille d'Hawaiiens dont le père a "exporté" le canoë "outrigger" des îles Hawaii jusqu'aux USA. Son fils n'est autre que le renommé waterman Dave Kalama, champion de windsurf dans les années 90, que j'aurais aussi la chance de rencontrer par la suite. Ilima est réputé pour être un excellent rameur sur ces canoës, mais il a longtemps été un surfer, un "big wave rider", avant d'être sacré Champion du Monde de surf en 1962.
Cependant, tout cela, je ne l'ai su qu'après l'avoir rencontré pour une interview concernant l'intégration des minorités aux USA. Cela a été pour moi l'une de mes plus belles rencontres à Maui. Rien que de relire le texte écrit dans mon journal de bord de l'époque me remémore ces très bons instants... Voici l'extrait que j'ai envie de vous faire partager :
"8 août 2002 Rencontre mythique avec Ilima Kalama. Enfin, 2 mois après mon message laissé sur son répondeur, j'ai réussi a négocier un rendez-vous avec le père de Dave Kalama. Ca n'a pas été facile, chacun essayant à chaque fois de trouver un trou dans son emploi du temps alors que chacun de son côté, on n'avait pas spécialement grand chose à faire! Bref, j'ai rendez-vous avec lui au resto, chez Jacques, en fin d'aprèm'. J'arrive presque une demi-heure en retard car j'avais oublié ce rendez-vous !!! Incroyable, c'est pas mon genre. Qu'importe, au téléphone, Jacques m'a dit d'assurer le coup en disant aux filles du resto de lui servir quelques sushis et de lui offrir une bière en attendant.
Je trouve l'homme, assis seul a une table. Casquette en arrière, débardeur, des colliers de coraux et coquillages Hawaiiens autour du cou, quelques tatouages polynésiens sur les bras, boucle d'oreille, les yeux rougis par la Pakalolo mais brillant d'une joie de vivre et d'un je-ne-sais-quoi qui donne à cet homme de soixante ans un air jeune et bien portant. Il me salue chaleureusement d'une forte poignée de main. Je m'excuse pour le retard mais il est content des sushis qui lui ont été apportés en attendant.
L'interview se passe bien. A chaque question, il répond franchement, calmement, posant son regard au loin vers l'horizon, comme si toute la vérité et l'historique de ses réponses venaient de l'Océan. Puis nous passerons au moins une heure a discuter de lui, de sa famille, de son respect envers l'Océan qu'il côtoie régulièrement, de sa dernière fille de 5 ans (véridique) et de Dave, dont il est très fier.
A un moment même, j'ai ressenti de l'émotion dans ses propos, une larme s'échappant du coin de son oeil alors qu'il parlait de son fils. Il m'a ensuite demande d'où je venais, m'a raconté ses quelques voyages en France, à Biarritz pour les Surf Masters, ou à la montagne pour aller faire du snowboard. En se quittant, le vieil homme m'a proposé de venir le visiter dans sa petite maison posée au bord de l'eau à la sortie de Paia, vers Baldwin Park. Je pourrais y faire mes portraits car dans mon élan, j'avais oublié de prendre mon appareil photo. Rendez-vous est pris la semaine suivante.
Ilima vit dans une petite baraque en bois ressemblant à un Mobil-home surélevé. Il est posé la, sous les eucalyptus géants, seul au bord de l'eau. Tout autour, les "jouets" de Dave et de Laird Hamilton : jet skis, canoës, paddleboards, surfs, tow-in boards... Je fais mes photos en noir et blanc. Puis l'homme s'en va dans sa maisonnette et s'en revient avec quelque chose dans la main. Il me propose de s'asseoir autour d'une table dehors.
On parle de tout et de rien, puis je le vois s'allumer une pipe en verre, d'ou se dégage une forte odeur de Pakalolo. Il tire 3-4 bouffées, inspire, toussote, puis me tend la pipe et le briquet : "you smoke?", me lance-t-il entre 2 toussotements, "euh...yes" lui réponds-je, surpris par le geste. On partagera sans mot dire cette petite tête de Pakalolo qui s'avèrera très forte, puisque j'ai senti la pupille de mes yeux diminuer en un rien de temps !
Ainsi détendu, je remercie enfin chaleureusement Ilima pour ces moments, lui expliquant bêtement ce que je suis en train de vivre à travers mon aventure à Maui. Il me serre la main, la garde dans la sienne pendant de précieuses secondes, en me disant juste de profiter de la vie et d'avoir toujours cet éternel respect envers l'Océan. "The Ocean does not belong to us, we belong to the Ocean" rappelle un sticker que l'on retrouve sur certaines caisses de locaux. Et c'est un peu le message que je retiendrais de ma rencontre avec cet homme, Ilima Kalama, un homme simple, sincère et au charisme si fort qu'il ne peut que dégager cette spiritualité inspirant au plus profond des respects."
Je trouve l'homme, assis seul a une table. Casquette en arrière, débardeur, des colliers de coraux et coquillages Hawaiiens autour du cou, quelques tatouages polynésiens sur les bras, boucle d'oreille, les yeux rougis par la Pakalolo mais brillant d'une joie de vivre et d'un je-ne-sais-quoi qui donne à cet homme de soixante ans un air jeune et bien portant. Il me salue chaleureusement d'une forte poignée de main. Je m'excuse pour le retard mais il est content des sushis qui lui ont été apportés en attendant.
L'interview se passe bien. A chaque question, il répond franchement, calmement, posant son regard au loin vers l'horizon, comme si toute la vérité et l'historique de ses réponses venaient de l'Océan. Puis nous passerons au moins une heure a discuter de lui, de sa famille, de son respect envers l'Océan qu'il côtoie régulièrement, de sa dernière fille de 5 ans (véridique) et de Dave, dont il est très fier.
A un moment même, j'ai ressenti de l'émotion dans ses propos, une larme s'échappant du coin de son oeil alors qu'il parlait de son fils. Il m'a ensuite demande d'où je venais, m'a raconté ses quelques voyages en France, à Biarritz pour les Surf Masters, ou à la montagne pour aller faire du snowboard. En se quittant, le vieil homme m'a proposé de venir le visiter dans sa petite maison posée au bord de l'eau à la sortie de Paia, vers Baldwin Park. Je pourrais y faire mes portraits car dans mon élan, j'avais oublié de prendre mon appareil photo. Rendez-vous est pris la semaine suivante.
Ilima vit dans une petite baraque en bois ressemblant à un Mobil-home surélevé. Il est posé la, sous les eucalyptus géants, seul au bord de l'eau. Tout autour, les "jouets" de Dave et de Laird Hamilton : jet skis, canoës, paddleboards, surfs, tow-in boards... Je fais mes photos en noir et blanc. Puis l'homme s'en va dans sa maisonnette et s'en revient avec quelque chose dans la main. Il me propose de s'asseoir autour d'une table dehors.
On parle de tout et de rien, puis je le vois s'allumer une pipe en verre, d'ou se dégage une forte odeur de Pakalolo. Il tire 3-4 bouffées, inspire, toussote, puis me tend la pipe et le briquet : "you smoke?", me lance-t-il entre 2 toussotements, "euh...yes" lui réponds-je, surpris par le geste. On partagera sans mot dire cette petite tête de Pakalolo qui s'avèrera très forte, puisque j'ai senti la pupille de mes yeux diminuer en un rien de temps !
Ainsi détendu, je remercie enfin chaleureusement Ilima pour ces moments, lui expliquant bêtement ce que je suis en train de vivre à travers mon aventure à Maui. Il me serre la main, la garde dans la sienne pendant de précieuses secondes, en me disant juste de profiter de la vie et d'avoir toujours cet éternel respect envers l'Océan. "The Ocean does not belong to us, we belong to the Ocean" rappelle un sticker que l'on retrouve sur certaines caisses de locaux. Et c'est un peu le message que je retiendrais de ma rencontre avec cet homme, Ilima Kalama, un homme simple, sincère et au charisme si fort qu'il ne peut que dégager cette spiritualité inspirant au plus profond des respects."
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