Le courrier des "anciens" : suite...

Désolé les gars d'avoir remué un peu le passé avec cette histoire de "nom déposé" pour Brutal... Mais parfois, et surtout par ces temps de misère, c'est finalement bon de ressasser les vieux souvenirs du spot. Et c'est pas Speedy - qui nous lit tous les jours depuis son île (Maui/Hawaii) - qui dira le contraire...

Speedy, en ligne from Maui! ©"Garageou"

"Salut a tous!
Bien sûr Steve, que je vous lis. Je crois que depuis que j’ai découvert ton «spot internet», ton blog, j ‘y passe tous les jours. C’est toujours très agréable de revoir des visages, des plages, des vagues qui ont rempli ma vie pendant 40 ans. C’est très cool de regarder évoluer ces générations qui se suivent, qui se ressemblent et qui se rassemblent aux mêmes endroits avec toujours le même but : décrocher un morceau de plaisir brut en accrochant un table top dans le ciel azur de Brutal Beach. (oh purée Speedy, t'es un poète! ndr)

En ce qui concerne le nom Brutal Beach, un petit peu d’histoire me semble nécessaire en préambule. Tout d’abord, dans le coin, tout le monde a commencé a naviguer au Brusc et à la Coudou pour la bonne et simple raison qu’il n’y avait pas de plage a Brutal [juste devant le bar]. Ce n’était que gros blocs, gravas et détritus. À gauche, en regardant la mer, c’était un égout, un vrai, marron, qui puait et qui charriait tout un tas de saloperies. Tous les ans , pendant l’été et par jour de mistral, des gens se noyaient... A tel point que cet endroit était interdit à la baignade et était surnommé "le tourbillon de la mort" (sympa le spot! ndr). Avec nos windsurfers basiques équipées d’une seule grande voile, d'un wish en teck, pas de harnais, pas de straps et une dérive de 50 cm en bois non-rétractable, on n’était pas chauds chauds pour se jeter. On a donc commencé par démarrer à l’extrême droite de la plage en passant au large de la matte et sans jamais abattre vers Brutal.

Et puis un jour de 1977 ou 1978, avec Lulu Langlois, nous avons essayé Brutal [devant le bar]. Je suis sur d’avoir au Brusc chez mes parents, le film du jour où moi et lulu avions défloré Brutal. Le nom de Brutal est arrivé plus tard, au début des années 80. La mode était de rajouter - comme le dit Roberto (post du 25/09-ndr) - un qualificatif devant Beach pour nommer un spot. Entre 77 et 80, les planches coupées étaient arrivées et nous étions maintenant une poignée a naviguer a Brutal. Le team de "Wind Service" [un des premiers magasins du sud, aux Lecques] avait pris l’habitude de venir a Brutal par vent du nord et c'est un des potes de Jacques Bouhana, je crois qu’il s’appelait Garaudée (je confirme - Michel de son prénom même-ndr), a dit en arrivant :"putain, c'est BRUTAL ici... enc---é!" Et voilà, la plage était baptisée!

Garaudée, "champion de planche 1976", avait même écrit un bouquin
pédagogique sous forme de BD (Editions Glénat) ©DR

Quelque temps après, je décidais d’appeler mon premier magasin Brutal surf shop. En parallèle, je m’associais au Président du "Six Fours Fun Board Club" association Henry Dupey. Nous avions déposé le nom "BRUTAL BEACH" pour exploiter une ligne de fringues en partenariat avec Peter Stuyvesant Travel, sponsor des World Cup organisées a Brutal.

Voilà mes frères et mes sœurs, à travers le blog de Steve, j’ai toujours l’impression de tirer quelques bords avec vous a Brutal, et si Steve le veut et si ça vous intéresse, je pourrais même vous dire qui était le premier mec qui a navigué au Brusc (c'est pas Edu?-ndr), comment a commencé la planche à la Coudou, j’ai les noms, les adresses, etc… N’hésitez pas à poser des questions sur Maui ou Brutal, je me suis cassé le pied vendredi dernier (plâtre et béquilles), donc j’ai rien d’autre à foutre que surfer sur le net pendant 6 semaines…
La devinette du jour: "à Brutal, on avait l’habitude de dire que l’on attendait le train de 7 heures. De quoi parlait-on ?"
ALOHA
SPEEDY….
P.S : un grand salut à mon ROBERTO que je n’ai pas eu l’occasion de croiser depuis longtemps. Il était l'un des pionniers de Brutal et l'un des plus doués de sa génération…."